Politique de gratuité des soins : les formations sanitaires de Ouagadougou à la loupe de la COMFIB
La Commission des finances et du budget (COMFIB) a sillonné mercredi 16 avril 2025 des formations sanitaires dans la région du Centre pour apprécier la mise en œuvre de la politique nationale de gratuité des soins de santé.
La sortie a conduit les parlementaires au Centre hospitalier universitaire (CHU) de TENGANDOGO, puis au Centre médical urbain (CMU) de Nagrin, deux établissements majeurs de la capitale burkinabè appliquant la politique nationale de gratuité des soins de santé.
Au CHU de TENGANDOGO, le Directeur général, Lin SOMDA, a présenté aux députés les effets positifs de la gratuité des soins sur la couverture sanitaire nationale. Selon lui, cette mesure a notamment facilité l’accès des groupes vulnérables aux soins, réduit les dépenses de santé des ménages, augmenté la fréquentation des structures sanitaires et contribué à la baisse des taux de mortalité maternelle et infantile. Cependant, des insuffisances existent. Parmi elles, le retard dans le recouvrement des créances, des remboursements partiels, de la baisse de la tarification liée à l’harmonisation des actes médicaux, de la rupture de certaines molécules essentielles, et des dysfonctionnements techniques de la plateforme FIS ( Fiche Individuelle numérique des Soins). À cela s’ajoutent le manque de ressources humaines et l'absence d’interopérabilité entre les systèmes d’information. La délégation de parlementaires s’est ensuite rendue au Centre médical urbain, CMU de Nagrin, un établissement de niveau secondaire relevant du District sanitaire de Boulmiougou. Le responsable du centre, Dr Bibata NACOULMA, a partagé une analyse similaire, soulignant les difficultés liées au mécanisme de financement, les limites opérationnelles de la politique et les pistes d’amélioration.
Les visites ont permis aux membres de la COMFIB de constater que les fonds prélocalisés pour remplacer les paiements directs des usagers sont effectivement disponibles, permettant aux structures publiques d'offrir des soins gratuits aux mères, aux nouveau-nés et aux enfants.
Au terme de cette mission, les parlementaires ont exprimé leur volonté de formuler des recommandations fortes à l’attention du gouvernement. L’objectif est d’ajuster la politique actuelle en garantissant un financement durable qui préserve à la fois l’accès gratuit aux soins pour les populations et les capacités de fonctionnement des établissements de santé.