Financement de la gratuité des soins : la COMFIB à l’écoute des acteurs de santé du Centre-Ouest.
La Commission des finances et du budget (COMFIB) de l’Assemblée législative de transition (ALT) a mené des auditions dans la région du Centre-Ouest du lundi 14 au mardi 15 avril 2025 avec les principaux acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la politique de financement de la gratuité des soins.
Conduite par l’honorable Mamadou Yaro, rapporteur général de la COMFIB, la délégation de parlementaires a visité plusieurs structures sanitaires : le Centre hospitalier régional de Koudougou, le CMA de Réo, le CM de Sourgou. Il s’est agi de recueillir des données sur le fonctionnement du système de gratuité des soins au profit des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes. Avec les principaux responsables des structures sanitaires visitées, les échanges ont porté sur l’appréciation du mécanisme de financement, les rôles respectifs des différentes entités de la chaîne de gratuité, les difficultés liées au recouvrement des créances, les insuffisances dans les outils de gestion, les problèmes logistiques et de ressources humaines. Les acteurs rencontrés, notamment les médecins chefs des districts, les infirmiers chefs de postes, les agents communautaires et les bénéficiaires, ont ainsi soulevé des difficultés liées à l’approvisionnement en médicaments, à l’état des dépôts pharmaceutiques, au manque d’ambulances et la mauvaise connexion du réseau internet. Nonobstant ces nombreux obstacles, les résultats de cette politique restent probants. Selon les témoignages recueillis, la gratuité des soins a permis une amélioration notable de l’accès aux soins de qualité, une hausse de la fréquentation des centres de santé, ainsi qu’une réduction des taux de mortalité maternelle et infantile. Les praticiens, tout en reconnaissant l'effort consenti par le gouvernement dans un contexte sécuritaire difficile, plaident pour un réajustement de la politique afin d’en renforcer l’efficacité. Ils appellent notamment à un renforcement des capacités des comités de gestion (COGES) et à une meilleure structuration de l’ensemble du dispositif. Les réponses aux questions et les échanges ont permis à la COMFIB de cerner les insuffisances et les pistes d’amélioration de cette politique sanitaire.