La Commission des finances et du budget (COMFIB) conduite par l’honorable Issaka TAPSOBA, a achevé sa tournée d’évaluation sur le financement et la mise en œuvre de la politique de gratuité des soins de santé dans la région du Centre les 14 et 15 avril 2025.

La première escale fut le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo, où le directeur général Seydou NOMBRE a exposé l’état des lieux de la mise en œuvre de la gratuité des soins. Selon lui, cette politique a contribué à l’amélioration notable de certains indicateurs sanitaires, notamment l’augmentation de la fréquentation du centre et la baisse significative du taux de mortalité maternelle et infantile. Toutefois, le directeur général n’a pas manqué de souligner quelques difficultés persistantes. Il s’agit du retard de remboursement de l’État, la surfréquentation de l’établissement, entrainant une charge accrue de travail pour le personnel soignant, et le déficit de personnel soignant. Face à ces constats, le président de la COMFIB, l’honorable Moussa NOMBO, a salué les efforts fournis par les responsables du CHU de Bogodogo et a promis de poursuivre le plaidoyer au niveau gouvernement pour lever les obstacles qui freinent l’efficacité de cette politique sanitaire. La visite s’est poursuivie au Centre médical Ahmadiyya, situé dans le district sanitaire de Nongré Massom. Ce centre privé de santé est également impliqué dans la mise en œuvre de la gratuité des soins. Il a accueilli rien que dans la matinée du 14 avril une centaine de femmes pour des consultations prénatales (CPN). Selon le médecin-chef Dr Idrissa Kaboré., c’est un signe, qui témoigne, de l’importance de cette politique pour les populations vulnérables. Le CHU pédiatrique Charles De Gaulle a constitué aussi une étape de cette mission. Spécialisé dans la prise en charge des enfants, cet hôpital ne reçoit pas de femmes dans le cadre de la gratuité, mais bénéficie pleinement du dispositif pour les enfants de moins de cinq ans, qui représentent près de 80 % de ses pensionnaires. Le Directeur par intérim a salué l’impact de la gratuité, tout en soulignant les difficultés liées à l’afflux massif de patients, occasionnant parfois des ruptures de médicaments et de consommables. Dans la même veine, la délégation de parlementaires a respectivement visité le Centre médical urbain (CMU) de Nongr-Masson, le CMU Pogbi, le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy, ainsi que le CMU de Sig-Nongin. Partout où elle est passée, la délégation a pu constater de visu le degré d’application de la politique nationale de gratuité des soins. Cette démarche vise à s’assurer que les mesures annoncées en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans, sont effectivement respectées sur le terrain. En somme, la mission a permis à la COMFIB de constater aussi bien les effets positifs de la gratuité des soins ainsi que les défis à relever dans le sens de sa pleine efficacité. Les enseignements tirés de cette mission, guideront certainement les prochaines recommandations parlementaires pour une amélioration durable de la politique sanitaire au Burkina Faso.